Ouest-France Un bruit sourd, sec vous saisit dès les premiers pas dans cette salle du 30 bis, rue de Paris, à Rennes, mis à disposition par le Cercle Paul-Bert à l’association La P’tite Planche. C’est le son clinquant des palets en fonte qui tombent sur une planche de bois en peuplier, de 70 cm sur 70 cm, placée à cinq mètres de chaque joueur de palets bretons. Un bruit et des mots. À droite, à gauche. Plus long, plus court , comme des ordres qui n’en sont pas. Loin de là… Seulement des indications données par les bénévoles de l’association aux malvoyants présents pour cette première session de palet dédiée à leur handicap. Le bruit et les mots comme des phares, des repères. Les règles restent les mêmes Les règles restent les mêmes. Comme n’importe quel joueur, le déficient visuel se place à cinq mètres de la planche où un bénévole tape sur un bâton afin d’indiquer où se trouve le maître. Par ses indications, il précise au joueur la direction à donner à son lancer », explique Colas Mérand. Depuis notre création, on avait envie de faire découvrir le palet breton au plus grand nombre en mettant en avant son aspect convivial , reconnaît le coprésident de le P’tite Planche. Et cette nouvelle section handisport ravit le jeune trentenaire qui, lui, avoue une pratique récente. Du temps de ses études à Rennes, mais surtout de son exil temporaire à Paris qui a ravivé le terreau d’un amour inconditionnel de la planche et de son horizontalité qui met sur un pied d’égalité l’ensemble des participants. Une initiative qui a déjà conquis Christophe. C’est super, même si les débuts sont difficiles entre les bénévoles et nous. Il faut qu’on se cale bien entre leurs handicaps et leurs indications. Il y a quelques ratés… Mais on va apprendre à se connaître avec le temps . « C’est surprenant » Heureux, Christophe souhaite surtout voir encore plus de malvoyants profiter de cette nouvelle opportunité . Et ainsi pouvoir se mesurer à plus de joueurs handicapés ou pas. Car, ce jeu suscite de la compétition. Dans le noir, à l’écoute des voix et du son du bâton, ces adeptes redécouvrent leur discipline, voire y trouvent de nouvelles sensations. C’est surprenant reconnaît Frédéric Lecomte du comité de direction du cercle Paul Bert. Une autre manière d’envisager son lancer en développant le sens de l’ouïe où on avait plus tendance à faire confiance la vue. Les sessions handisports ont lieu tous les vendredis, de 14 h à 17 h. Rens. 06 81 50 37 23 et https://laptiteplanche.bzh/